Il y a quelques jours avait lieu la Race Across Québec, une course d'ultra-cyclisme sur route, mise sur pied par l'organisation française de la Race Across Series. Deux distances proposées pour cette première édition en sol québécois : le 300 et le 500 km. En duo ou en solo.
Évidemment, c'est sans hésiter que je me suis inscrite au 500 km, en solo! En fait, c'était plutôt 542 km, une fois le parcours téléchargé. 42km, ça compte!
Pour moi, c'était une distance intéressante. C'est très long comparé à une sortie d'un jour, mais très court si je le compare à d'autres défis que j'ai fait, comme celui du Tour Divide (environ 20 jours). 500km sur route, c'est comme un sprint d'endurance!
Un sprint où la nutrition doit être exactement à point, si je veux maximiser chaque heure de la course et éviter la panne sèche.
Ma stratégie de nutrition en ultra-endurance : l'alimentation intuitive.
Avoir sous la main le plus de nourriture différente (à base de glucides principalement) pour avoir de la variété et éviter de m'arrêter dans les stations-service. Et suivre mon intuition (écouter mon système digestif) pour gérer les quantités.
Par expérience, je trouve que lorsqu'on essaie de planifier le nombre de calories qu'on doit manger à quel moment, on crée une distance avec l'écoute de soi.
Donc pas de plan, juste de la nourriture plein les poches et j'essaie de manger le plus possible à chaque heure.
Et comme j'adore préparer de la nourriture pour mes longues sorties, et que la course se déroulait à peine à 2 heures de route de chez moi, je me suis gâtée et j'ai préparé une longue liste de délicieuses collations!
Voici ce que j'avais au menu, pour la Race Across Québec :
(Noter que je n'ai pas calculé les calories ni fait le compte sur les quantités mangées - je vous liste simplement tout ce que j'avais dans les poches et sur mon vélo!)
Flasque réutilisable de 120 ml de sirop d'érable auquel j'ai ajouté une capsule de 200mg de caféine et une pincée de sel. Ma source principale de caféine et de sucre rapide. (environ 4 doses de 30 ml)
Gelée de jus de pomme & gingembre frais, et pincée de sel (fait maison avec de la gélatine de porc) dans un sac Ziploc de taille collation; j'ai percé un trou dans un des coins pour le manger en pédalant. (Recette tirée d'un de mes livres préférés Run Fast, Cook Fast, Eat Slow)
Gels énergétique maison à base de patate douce, avec dates et poudre de cacao, dans un sac ziploc. (Recette tirée d'un de mes livres préférés Run Fast, Cook Fast, Eat Slow)
Barres de style Larabar fait maison avec noix de cajous, dates et cacao (Recette tirée d'un de mes livres préférés Run Fast, Cook Fast, Eat Slow)
Pancakes aux patates douces (Recette tirée d'un de mes livres préférés Feedzone Cookbook)
Barres de riz à sushi (rice cake) aux œufs, bacon et parmesan. Emballés dans un papier ciré + papier d'aluminium (avec le riz, je recommande le papier ciré sinon ça colle) (Recette tirée d'un de mes livres préférés Feedzone Cookbook)
Muffins aux bananes fait maison
2x Demi-sandwich jambon et fromage
2x Demi-sandwich beurre de peanut et miel
Un gros sac Ziploc de jujubes variés, ainsi que quelques produits commerciaux (gel et gaufrettes)
Comme électrolytes : j'ai utilisé en alternance les sachets individuels de Biosteel (que j'aime pour sa haute teneur en acides aminés, vitamine B12 et très faible en sucre), de Skratch Labs et de Liquid IV.
Je portais une veste d'hydratation avec un sac de 1.5 L, ainsi que 2 grandes bouteilles. Environ 3 L au total, ce qui me permettait d'espacer les arrêts au maximum.
Et comme on repassait par la base au milieu du parcours (puisque le trajet se composait de 2 boucles avec un retour à la base entre les deux), l'organisation nous permettait l'accès à notre voiture dans le stationnement. J'avais donc dans ma voiture, une glacière avec un coke, une salade de pâte, et un inventaire de toutes mes collations pour refaire le plein.
Maintenant en réalité, comment s'est passée l'exécution?
Assez bien ! J'ai eu envie de vomir quasi tout le long, 🙈 mais je pense que c'est normal.
La réalité, c'est que c'est hyper difficile à exécuter. Le corps n'est pas habitué à ingérer autant de calories. Ou en tout cas, je n'ai pas encore assez d'expérience pour y être habituée.
Souvent, on entend les commentaires du genre « je n'arrivais plus à manger! ».
Mon conseil: tu dois trouver la vitesse à laquelle tu es en mesure de faire correspondre le nombre de calories que tu peux ingérer.
Ralentis ou prends une pause si la nourriture ne rentre pas.
L'erreur, c'est de continuer, et de creuser son trou.
C'est ce que j'ai dû faire. J'ai dû m'arrêter pour manger mon sandwich. Je savais qu'il fallait que j'avale quelque chose. Dans les dernières 12 heures, je me suis arrêté un peu plus que j'aurais pensé. Mais j'étais constamment à l'écoute, et j'ai constamment mangé.
Et quand les électrolytes ne passaient plus, j'ai passé à l'eau. Pour les derniers 300km, j'avais toujours une bouteille d'eau, pour m'aider à faire passer la nourriture. Je me suis ajustée.
Au final, je n'ai eu aucune panne d'énergie ni crampe musculaire pendant les 542km. Je fus la première femme à rallier le fil d'arrivée peu après les 23 heures de course. Je ne m'en suis pas trop mal sorti!
Et vous, quelles sont vos collations préférées faites maison pour vos longues sorties? Écrivez en commentaire ce que vous apporteriez dans vos poches!
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